Sylvain Le Corre, entre ode à la Nature et retour aux racines de l’enfance…

Sylvain Le Corre, jeune artiste plasticien lorientais, diplômé de l’Ecole Européenne Supérieure d’Art de Bretagne avec les félicitations du jury nous offre — le mot n’est pas volé — un travail incroyablement poétique et silencieux, comme une promenade en forêt, où le spectateur est tenté de chuchoter pour ne pas réveiller les esprits qui y vivent. Aquarelles, dessins, pièces en volumes sont tous reliés les uns aux autres par un fil telle une soie d’araignée, une aura de douceur et de communion avec la Nature. Ils se parlent et ils nous parlent, ou plutôt, nous chuchotent.

Les petits cadavres d’animaux, réels ou en céramique, si délicats, ne sont aucunement traités avec morbidité mais au contraire, avec une volonté de leur donner une seconde vie, un second souffle. Car toutes ces pièces ont une valeur de témoignages, de vies passées, de vies présentes et de vies futures, toutes si fragiles, auxquelles, c’est maintenant inévitable, nous ferons attention désormais. Et cela fonctionne, on ressort des expositions de Sylvain profondément marqué, non seulement par des images mais aussi par des sensations – on sent la terre, on entend le crissement des insectes – et même emplis de promesses muettes, de souvenirs retrouvés, ou bien même, d’autres encore tout nouveaux, ceux d’une enfance rêvée.

Cette recherche des racines — au propre et au figuré — s’adresse directement à notre inconscient collectif, un retour aux sources en somme, à travers les strates de terre qu’il nous donne à voir dans ses aquarelles et dans ces colonnes, à mi-chemin entre archéologie et jeu, entre pointes de flèches et temps suspendu, passé dans ces observatoires miniatures, refuges entre maisons de poupées et vivariums, le tout présenté avec la minutie des dessins d’observation scientifiques, des planches de botanique et des relevés précis d’oiseaux exotiques aux mille couleurs, tels ceux de Jean-Jacques Audubon.

Et à chaque instant, une pointe d’un humour si élégant et si discret, à l’image de Sylvain lui même.

Découvrez son travail sur ses sites (http://sylvainlecorre.tumblr.com/ et http://sylvainlecorre.wixsite.com/galerie), et venez le vivre en ce moment, à Hennebont, et je suis sûre qu’en posant son regard vers le sol, Sylvain a trouvé désormais son chemin.

“Souterrain”

exposition personnelle,
vernissage vendredi 13 janvier 2017 à 18h
Artothèque / Galerie Pierre Tal-Coat
Hennebont